Le billet d’aujourd’hui nous vient de Kelila Seymour, responsable du programme Découverte au parc provincial Neys.
Si certains parcs peuvent se vanter d’avoir un lien avec le Chemin de fer Canadien Pacifique (CFCP), peu de parcs sont « liés » au chemin de fer aussi étroitement que Neys!
Vous avez peut-être traversé les voies ferrées en voiture en entrant dans le parc, entendu le sifflet alors que vous vous blottissiez autour d’un feu de camp en soirée, ou eu la chance de pagayer sous le pont en treillis qui enjambe la rivière Little Pic.
Autour de Neys, on vous rappelle le CFCP et son importance historique pour le parc et le Canada.
L’essor du CFCP
L’histoire du CFCP commence dans les années 1800, lorsque le Canada finançait la construction d’un réseau ferroviaire d’un océan à l’autre.
Il s’agissait d’un effort sans précédent qui a présenté de nombreux défis en cours de route, notamment sur la rive nord du lac Supérieur.
La section du lac Supérieur de la voie ferrée n’était pas une tâche pour les âmes sensibles.

Les collines ondulantes entre Marathon et Terrace Bay étaient faites de granite qu’il a fallu faire sauter, ce qui a entraîné des dépenses de plus de 7,5 millions de dollars en explosifs, soit l’équivalent d’un peu plus de 199 776 470 $ aujourd’hui.
La nitroglycérine et la dynamite étaient les explosifs de choix à l’époque, et sans les machines modernes d’aujourd’hui, les roches et les débris explosés devaient être retirés manuellement par des chevaux et des ouvriers.
Au total, ces défis ont fait de la section du lac Supérieur l’une des sections les plus coûteuses du chemin de fer.
Un travail difficile
Comme vous pouvez l’imaginer, les conditions de travail étaient exténuantes.
La construction a entraîné un besoin de travailleurs dans la région. Les hommes, nouveaux immigrants des îles Britanniques, d’Europe et de Chine, constituaient la majeure partie de la main-d’œuvre.

Les travailleurs devaient affronter les rudes éléments du Nord de l’Ontario, notamment des essaims de mouches noires et de moustiques, la poussière de roche étouffante provenant du dynamitage, ainsi que la douleur et la fatigue générales associées à de longues heures de travail manuel avec une masse.
Le travail était dangereux et de nombreux hommes ont perdu la vie.
Malgré ces obstacles extrêmes, les hommes ont poursuivi leur mission dans ce paysage périlleux du Nord de l’Ontario.
Le dernier crampon

Après des décennies de travail, le dernier crampon du CFCP a été enfoncé à Craigellachie, en Colombie-Britannique, le 7 novembre 1885.
Cependant, un autre « dernier crampon », qui signifiait l’achèvement de la section est du chemin de fer, a été posé tout près de Neys.
Le 16 mai 1885, un crampon a été enfoncé au mille 102,7 à Noslo, en Ontario, à environ un kilomètre à l’ouest de la petite communauté de Jackfish, complétant ainsi la section de rail qui reliait Winnipeg à Montréal.
Pendant la construction du chemin de fer, des voies d’évitement, des voies ferrées à basse vitesse parallèles à la ligne principale, ont été construites pour permettre aux trains de s’arrêter pour se ravitailler en carburant ou en fournitures.
La voie d’évitement adjacente à l’endroit où se trouve le parc aujourd’hui a été construite par un jeune homme nommé « Doheyneys », et la voie d’évitement a ensuite été nommée « Neys » pour faire plus court.
Le Camp no 100 de Neys
Ce nom a été repris par le camp de prisonniers de guerre qui se trouvait ici il y a 80 ans, sous le nom de Camp no 100 de Neys. Le nom était logique, car le chemin de fer était l’une des principales raisons pour lesquelles cette région avait été choisie pour accueillir un camp de prisonniers de guerre.

Non seulement le chemin de fer permettait aux prisonniers de faire le voyage de 64 heures entre Halifax, en Nouvelle-Écosse, et le camp, mais la nourriture, les fournitures et le personnel pouvaient également être facilement acheminés pour approvisionner la région.
Rester en sécurité
Les images et les sons des trains constituent une part importante du patrimoine culturel de Neys, et nous encourageons tous les visiteurs à pratiquer la sécurité ferroviaire chaque fois qu’ils se trouvent près des voies ferrées à l’entrée du parc.

Tout d’abord :
Que ce soit à pied ou dans votre véhicule, saviez-vous qu’il est illégal de traverser les voies ferrées autrement qu’à un passage à niveau désigné?
Les trains et les voies ferrées peuvent être dangereux.
En raison de leur poids, de leur longueur et de leur vitesse, les trains n’ont pas la capacité de s’arrêter rapidement en cas de danger sur la voie.
En fait, un train moyen roule à environ 80,5 km/h et met au moins 1,6 à 2,4 km pour s’arrêter complètement!
Les trains qui passent peuvent également faire tourbillonner des pierres, des bâtons ou d’autres débris; il est donc préférable d’admirer à distance les trains qui passent.
N’oubliez pas : restez en sécurité et ne vous approchez pas des voies ferrées!
Observer les trains
Pour les amateurs de chemins de fer, il existe deux endroits idéaux pour voir passer les trains à Neys.

Le premier se trouve à la rampe de mise à l’eau du parc, d’où l’on a une vue imprenable sur le pont ferroviaire qui traverse la rivière Little Pic.
L’autre endroit idéal est la plage du parc! De là, vous pouvez voir le train qui serpente à travers les collines le long du rivage.

Ne manquez pas de visiter les deux endroits du parc pour voir un train passer à proximité du paysage stupéfiant de Neys.
Soyez témoin de l’histoire à Neys!
Sans les trains et le Chemin de fer Canadien Pacifique, le parc provincial Neys ne serait peut-être pas ce qu’il est aujourd’hui. En fait, Neys n’aurait peut-être jamais existé!
La prochaine fois que vous serez à Neys et que vous entendrez le sifflement d’un train, rappelez-vous que c’est l’un des sons de notre histoire. Tchou-tchou!